Élections FFR, 2 visions opposées
18 septembre 2024

Le 19 octobre 2024, les clubs amateurs auront à choisir entre deux candidats à la présidence de la Fédération Française de Rugby (FFR) : le président sortant Florian Grill et le challenger Didier Codorniou. Au-delà de leurs parcours respectifs, ce sont surtout deux approches de la gouvernance qui se confrontent : d’un côté, celle d’un dirigeant autocrate, Florian Grill, pour qui le pouvoir est centralisé et exclusif ; de l’autre, celle de Didier Codorniou, un démocrate prônant une gestion participative et inclusive.
Florian Grill : le président autocrate
Le président autocrate incarne une centralisation extrême du pouvoir, prenant des décisions de manière unilatérale. Son approche se caractérise par une volonté de contrôle total et une absence de délégation, créant ainsi un pouvoir omniprésent et non partagé. La communication externe est monopolisée par lui-même, marginalisant d’autres voix importantes au sein de la fédération. Les récents scandales et tragédies, comme ceux en Argentine et en Afrique du Sud, illustrent cette dynamique : seules les interventions de F. Grill sont entendues, laissant dans l’ombre d’autres responsables clés comme Jean-Marc Lhermet.
Dans ses discours, les pronoms personnels dominent, reflétant une vision égocentrée où les clubs sont écartés du processus décisionnel. En cas d’échec, l’autocrate se dédouane de ses responsabilités, mais s’approprie tous les succès, renforçant ainsi son image de leader incontesté au détriment de la reconnaissance collective.
Didier Codorniou : le président démocrate
À l’opposé, Didier Codorniou propose une gouvernance collective et participative. Selon lui, chaque acteur du sport, qu’il soit pratiquant, entraîneur ou bénévole, doit être impliqué dans les décisions de la fédération. Contrairement à l’approche pyramidale de Florian Grill, Codorniou défend une structure horizontale, où les décisions sont co-construites avec l’ensemble des clubs. Cette vision repose sur l’écoute active et la prise en compte des besoins réels des clubs, grands ou petits.
Le style de gouvernance de Codorniou se distingue également par sa responsabilité assumée. En cas d’erreur, il est prêt à reconnaître ses torts et à chercher des solutions collectives, comme il le propose avec les Assises Territoriales de rugby.
Un choix crucial pour l’avenir.
Cette élection est déterminante pour l’avenir des clubs amateurs. Un vote pour Florian Grill signifierait la poursuite d’une gouvernance opaque, centrée sur un pouvoir personnel et excluant les clubs de base. En revanche, soutenir Didier Codorniou offrirait aux clubs une opportunité de participer activement à la définition des politiques sportives, assurant que les décisions reflètent les réalités du terrain.
Le 19 octobre 2024, les clubs ne choisiront pas seulement un président, mais aussi le modèle de gouvernance qui façonnera la fédération pour les années à venir. Le choix entre la continuité autocratique de F. Grill et l’approche démocratique de D. Codorniou est une décision sur l’avenir du rugby français et sur la manière dont il sera dirigé. Il est temps pour les clubs de décider s’ils veulent rester sous un leadership centralisé ou s’ils préfèrent une gouvernance plus inclusive et collective.